Afuma est le nom d'une fougère qui pousse sur les arbres, et qui reste accrochée au bois dont on fait les échasses, sans jamais tomber à terre. Elle symbolise l'échassier, l'homme qui ne tombe pas, celui qui reste en l'air. Formé au Togo selon les méthodes et techniques traditionnelles, Afuma est un groupe d'échassiers qui a su adapter son savoir-faire aux différents types de prestations en usage dans les spectacles contemporains du monde actuel. Ces artistes, originaires de la région des Plateaux, le berceau de la tradition des échasses, montent depuis leur plus tendre enfance. Appartenant à des familles d'échassiers, ils ont été formés par les maîtres de la famille Ayena, jusqu'au moment où ils ont été sélectionnés par Simon Laté Lawson, dit Amlima, artiste de dimension internationale, pour compléter leur formation au sein de la troupe « Amlima ». Commence alors pour eux l'aventure de la scène, tandis qu'ils approfondissent l'ensemble des techniques du spectacle africain : danses traditionnelles, percussions et organisations de fêtes traditionnelles. Leur formation accomplie, ils créent, avec d'autres artistes de la troupe d'Amlima, la compagnie Tchébé-Tchébé, sous la direction du percussionniste Anani Foegan, avec laquelle ils participent aux festivals de Marrakech et d'Amiens. Repérés par les professionnels internationaux, ils décident de revenir à leur spécialité d'origine et créent la troupe « Afuma », centrée sur la pratique et la technique des échasses. La pratique des échasses togolaises est une spécialité de la région d'Atakpamé, ville principale du peuple Ifè ; les Ifès ont fui le Nigéria vers la fin du XVIIème siècle, pour trouver la paix. Après avoir habité l'actuel Bénin, ils ont rejoint la partie sud du Togo actuel, en particulier la région des Plateaux. Le choix de la ville d'Atakpamé, située dans une zone montagneuse (entre 600 et 800m) à 160 km au Nord de Lomé et entourée de 7 collines, s'est fait pour cette particularité géographique qui permettait une meilleure protection contre les assaillants Dahoméens. C'est dans cette région aussi que pousse un bois particulier, à la fois souple et solide, qui permet de confectionner les échasses traditionnelles qui peuvent aller jusqu'à cinq mètres de hauteur. Les échassiers, dits aussi « grands hommes », ou encore « jambes de bois » doivent, pour respecter l'usage, savoir exécuter des figures précises, dont la symbolique accompagne les cérémonies rituelles attachées à cette pratique.
Enrichis des diverses influences de leurs pratiques successives, de leurs séjours à l'étranger, aussi, les artistes « Afuma » sont fiers de présenter une troupe capable à la fois de faire découvrir les traditions séculaires des échassiers et de proposer des prestations totalement originales, tant dans le domaine du cirque que dans des créations liant leur art à la danse contemporaine, au spectacle de rue, ou au théâtre Utilisant une échelle, tenue transversalement par deux échassiers, l'acrobate Orara effectue des figures d'autant plus spectaculaires qu'elles se déroulent, selon le lieu d'accueil, à quatre ou cinq mètres du sol, dans un équilibre qui dépend autant de son talent personnel que de la puissance des deux porteurs, qui eux- mêmes doivent tenir leur équilibre sur les échasses. Un cerceau, glissé dans l'échelle, permet d'autres figures, plus inspirées du cirque occidental. Proposant des spectacles pouvant aller de cinq à quarante-cinq minutes, modulables selon les besoins des commanditaires, ils peuvent fonctionner en autonomie, ou bien s'associer à d'autres groupes. Très adaptables, ils peuvent enrichir de manière notable un spectacle au sol.